mardi 1 février 2011

Culture de café ou culture d'entreprise?

Dans une récente analyse publiée pour Forester, Mike Gualtieri pose une question polémique: Est-ce que Java est une impasse pour les applications d’entreprises?
Une avalanche de commentaires passionnés s'en est suivie sur la toile. Il est vrai que les annonces de Mike ont de quoi titiller les égos: adopté par plus de 70% des grandes entreprises, près de 60 JSR, courbe d'apprentissage croissante, multiplications de frameworks palliatifs et enfin : 68% de projets inaboutis.
L'étude soutient que l'une des causes d'inadéquation de Java pour construire des applications d'entreprises est sa tentative de couvrir tout le spectre des sept qualités d'un logiciel: expérience, disponibilité, performance, échelonnage, adaptabilité, sécurité et économie.
Vouloir atteindre la perfection est certes une preuve d'ambition mais cela montre surtout un manque de pragmatisme, car de toutes ces qualités seulement deux se détachent aujourd'hui comme des tendances: l'expérience utilisateur et l'adaptabilité.
Un logiciel ennuyeux pour les utilisateurs est un échec et si l'on ne peut pas le modifier dans des délais et des coûts raisonnables, alors il disparaîtra. Il se trouve que Java n’a pas été inventé par des spécialistes des applications d’entreprise, d’où la faillite des premières versions d’EJB. Il n’a aussi jamais été pensé pour le confort de l’utilisateur final, d’où l’échec d’AWT puis de Swing et enfin de JSF. Java s'est embourbé dans des modèles inutilement complexes, des architectures "bitte schön, danke schön", comme les décrit Christophe Thiry, de manière hilarante dans son blog.
L’étude met en avant les nouveaux paradigmes de développement. L’avenir, pressenti depuis longtemps mais concrétisé depuis peu, appartient à ceux qui réduiront les délais, les coûts et la distance avec le cœur de métier de l’entreprise. Des architectures événementielles représentent cette nouvelle tendance où différents outils sont employés à différentes phases d’un modèle métier (et non plus d’un programme): conception, implémentation et action. Ces paradigmes offrent beaucoup plus qu'une évolution, ils promettent d'humaniser l'informatique.
Le principal argument mis en avant par les entreprises, pour justifier la continuité de la stratégie Java est… historique : J’ai investit dans Java, j’ai plusieurs applications en production, je suis obligé de supporter ma croix et pour longtemps encore…Cela ne vous rappelle-t-il pas un autre langage. Eh oui, Cobol, toujours là et pour longtemps encore ! De là à dire que Java subira le même sort, il n’y a qu’un pas. Je trouve cependant cette étude rassurante : il y’aura toujours du boulot pour les développeurs Java. Dieu merci !

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Cela me fait très plaisir que vous me citiez.
    Je me suis permis d'ajouter votre URL dans mon blog (sur le bandeau de droite)
    Bonnes cogitations

    Bien cordialement
    Christophe Thiry

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  2. Bravo, continuez, on manque tellement d'esprit critique sur l'informatique.

    Voir de mon côté sur le même sujet:

    http://plexus-logos-calx.blogspot.com/search/label/java

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