mercredi 13 avril 2011

Avenir dans les nuages ou avenir nuageux ?

La semaine dernière ont eu lieu les grandes joutes des dieux du Cloud : Marc Bennioff et Larry Ellison se sont affrontés à Paris à deux jours d'intervalle dans un pugillat verbal des plus acérés.


Ce qu'il fallait retenir tient en quelques points :
  • Le Cloud c'est l'avenir !
  • Le Cloud ce n'est pas de la virtualisation !
  • Le Cloud est mort, vive le Cloud2 !
  • Quest-ce que le Cloud2 ?! Réponse : L'extension du Cloud aux réseaux sociaux !
  • Pourquoi autant de « ! ». Réponse : Parce que !!!
Le logiciel comme un service plutôt que comme un produit. Sans sarcasme, en voilà une idée qu'elle est bonne !
Jusqu'à présent, un fournisseur de service tel un opérateur de télécommunication ou un fournisseur d'électricité, mettait à disposition des usagers, un service consommable imédiatement et facturable à l'usage ou au forfait. Peut-on placer le logiciel dans cette catégorie d'usage ?
Pour ceux que la programmation a amené vers l'informatique (et non l'inverse), la règle n°5 de Rob Pike, stipule que les données prévalent sur le logiciel. Cette maxime a été adoptée depuis quelques décénnies pour construire des logiciels sous forme de données structurées et d'un habillage fonctionnel.
Celui qui détient le logiciel, détiendrait les données. On préfère donc être propriétaire de son logiciel puisque l'on veut rarement partager ces données : commerciales, stratégiques, financières ou personnelles.
Le Cloud, qui n'est autre qu'un socle mutualisé hébergeant des logiciels à usage d'utilisateurs, deviendrait implicitement un coffre-fort pour leurs données. Est-ce que cela a de l'avenir et pour quel genre d'usage?
Toute institution bien établie, garante des données de ces clients (banque, assureur...), ne peut déléguer cette garantie à une institution tierce. Le risque d'une défaillance existe dans les deux cas, mais la délégation diluant les responsabilités, des sanctions seraient compliquées à appliquer. Le trouble social qui s'en suivra impliquera l'intervention des états qui ne peuvent se permettre une telle situation car... too big to fail !
Il reste tous les autres usages, non soumis à une obligation légale : TPI, PMI/PME et autres services publiques peu critiques. Pour ceux là, pas d'interventionnisme car... too small to be relevant !
Ce genre de service intéresse donc les petites structures, disposant de peu de moyens d'investissement et acceptant de fait, le risque que représente un tel modèle logiciel. Nous savons depuis peu que ces utilisateurs sont presque aussi nombreux en volume de marché que les grandes institutions du CAC40 ou du Fortune 500.
Ce modèle économique devenu populaire depuis 2004, a bouleversé notre perception du marché. Cette longue traine statistique intéresse tous les exclus du modèle fermé traditionnel.
Marc Bennioff a concrétisé son idée en 1999, cinq ans avant le fameux article de Chris Anderson. Le génie, c'est donc cela : créer l'usage qui fera naître le modèle !

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