Un article de JavaLoby a attiré mon attention. Encore une tentative d'Antonio Goncalves d'évangéliser les brebis égarées. L'article date déjà d'un an et ressemble à un cri du cœur: Pourquoi JEE 5, spécification de "rupture" n'arrive toujours pas à percer?! Je me suis posé la même question surtout quand je vois que la prochaine version JEE6 est déjà en gestation. Revenons à l'essentiel...
Qu'est ce qui représente la chose la plus précieuse pour une entreprise? Réponse: ses données et ses traitements métier. Il s'agit du bien le plus important que peut posséder une entreprise, son savoir faire. Il y'a souvent une association dans nos esprits entre la notion de bien précieux et la notion de coffre fort. L'entreprise possède son coffre fort pour y entreposer ce qui assure sa survie: ce coffre fort c'est le MainFrame! Même la direction générale sait ce qu'est un IPL. Non pas pour ces caractéristiques techniques mais surtout pour la frayeur tétanisante qu'invoque un arrêt du système informatique central. Il y'a toujours eu le MainFrame et le reste de l'informatique. Cette dichotomie est évidemment particulièrement palpable dans la distribution des budgets informatiques.
Jamais aucun dirigeant n'acceptera de sortir le capital de sa société hors du coffre fort, sauf pour le remettre dans un autre coffre fort au moins aussi sûr que le précédent. La technologie qui se substituera à ce coffre fort sera assurée d'une longévité enviable.
Unix a déjà perdu la bataille de ce créneau. Trop libre, conçu pour des esprits trop intelligents. Il a été transformé par ces pratiquants en technologie chaotique pour gourous rétifs et dispersés. il ne sera qu'une technologie de middle tiers, un système fourre-tout se battant avec d'autres systèmes alternatifs.
JEE est en train d'empreinter le même chemin. Un discours dispersé autour de cette technologie fait naître le doute dans l'esprit des décideurs. Son association avec Java et une politique de versions illisible, conjuguée à une suractivité communautaire et une multiplicité d'implémentations et de compléments sous forme de frameworks et autres APIs, fait penser que jamais la stabilité n'arrivera.
On ne sais plus si dans cinq ans, les choix d'architecture actuels ne seront pas complètement obsolètes voire hors de propos à cause d'une énième "rupture". On peut donc sans prendre de risque, déduire que JEE est condamnée à des projets "miettes" faute d'être suffisamment adulte pour se stabiliser et s'industrialiser.
Une réputation est très difficile à rectifier. Pour qu'une technologie survive, il faut que son discours soit homogène et que sa stratégie soit lisible. Il faut qu'elle se forge une réputation de stabilité, car la production n'admet pas l'incertitude et l'expérimentation. Il faut enfin que sa maîtrise soit assimilée à un savoir faire qui donnera naissance à un véritable corps de métier. Elle sera alors "bancable" et percera le marché vérouillé des coffres forts. Si JEE et Unix n'arrivent pas à redorer leur blason alors ils ne seront que des technologies de middle tiers...parmi d'autres.
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